Karim Taharount
À l’orée des années 1990, les quartiers populaires se sont embrasés consécutivement à la mort de jeunes habitants tués par des vigiles ou des policiers. Et cela, dans un contexte — qui n’a guère évolué depuis — mêlant difficultés socio-économiques et relégation politique.
Ces déprédations qui ont fait des banlieues le centre des débats publics pendant plusieurs semaines ont aussi constitué un tournant dans la politique de la ville. Elles ont permis d’augmenter le budget de cette dernière et d’accélérer la mise en place de certaines de ses procédures. Elles ont également favorisé le développement d’instances de concertation locales et une meilleure prise en compte de l’expertise des habitants. Par ailleurs, ces émeutes ont contribué à la mise en place de services de police plus répressifs, et à la réorientation des Renseignements Généraux vers la surveillance des quartiers populaires.
Constatant des similitudes dans les modes opératoires des émeutiers, la section « violences urbaines » créée au sein des Renseignements Généraux a d’ailleurs rapidement soupçonné un groupe précis de militants d’être responsable de ces violences… sans jamais mettre la main dessus.
Presque trente ans après ces évènements, ce livre revient sur l’histoire inconnue de ce groupe, baptisé Résistance Des Banlieues (RDB), et initialement composé d’anciens du « mouvement beur » et de jeunes militants ayant connu la délinquance et la prison durant les années 1980 et parfois proches de l’extrême gauche.
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