Karim Taharount
Le Mouvement de l’Immigration et des Banlieues (MIB) commence à être mis en place en 1993 à l’initiative de militants dont une partie a déjà été à l’origine de Résistance Des Banlieues (RDB).
Durant ses 13 années d’existence, le MIB est vu par certains comme « un mouvement de banlieue qui a tendance à se replier sur le communautarisme » et qui « flirte avec le nihilisme politique » (Le Monde, 1997). Il est décrit comme un groupe « proche des thèses anarcho-lénino-violentes d’Action Directe » qui « enflamme les jeunes à la dérive avec des discours qui risquent […] de mettre le feu aux poudres » (Marianne, 2003) ; ou comme une « organisation extrêmement problématique […] au cœur du trafic de drogue de Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine » (L’Observatoire du monde juif, 2003).
Pour d’autres, le MIB est « un mouvement urbain dont les membres viennent des cités de Paris, de Nîmes, de Montpellier ou encore de Lyon » (L’Humanité, 2003), qui « organise la résistance contre l’injustice dans les cités », mais auquel il « manque la puissance de la classe ouvrière » (L’Internationaliste, 2002), et « qui agit sans un sous de subvention quand d’autres encaissent des millions » (Charlie Hebdo, 1997). Une organisation « qui depuis des années tente de vaincre la fatalité de l’exclusion et de la violence » et dont les membres « ont l’air fatigué de ceux qui ont trop souvent répété les mêmes mots sans être entendus » et qui « sont considérés comme radicaux par ceux qui préfèrent des associations plus assagies » (Le Nouvel Observateur, 2001).
À travers ce livre, avec le recul permis par les années qui se sont écoulées et grâce à un travail de recherche historique approfondi, nous verrons ce qu’a vraiment été le MIB ; organisation dont la compréhension est indispensable à celle de l’histoire récente des quartiers populaires et de ce qui les agite encore aujourd’hui.
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